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Pensée du mois

« On n'est jamais heureux que dans le bonheur qu'on donne » - Abbé Pierre

 
Marie Joseph Henri Grouès, dit l'abbé Pierre, né le 5 août 1912 à Lyon 4e et mort le 22 janvier 2007 à Paris 5ème est un prêtre catholique français, d'abord capucin, puis du diocèse de Grenoble (1939), résistant, puis député, fondateur du mouvement Emmaüs (organisation non confessionnelle de lutte contre l'exclusion) comprenant la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés et de nombreuses autres associations, fondations et entreprises de l'économie sociale en France.
Henri Grouès est né à Lyon ( IVe ) dans une famille bourgeoise aisée et pieuse de négociants en soie lyonnais, originaire, du côté paternel, du hameau de Fouillouse à Saint-Paul-sur-Ubaye (son père y est négociant, son grand-père marchand toilier et son arrière-grand-père propriétaire-cultivateur-colporteur ), et de Tarare dans le Rhône du côté maternel. Il est le cinquième de huit enfants. Dès l'âge de six ans, il accompagne son père catholique actif et pieux qui, chaque dimanche matin, s'occupe des sans-abris et mendiants aux alentours du quai Rambaud. À 12 ans, il accompagne son père à la confrérie séculaire des hospitaliers veilleurs où, le dimanche, les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les pauvres
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VOEUX POUR 2022

 
De Dinesh Gajeelee, Gouverneur du district:
« Que ce Noël soit joyeux et que la nouvelle année 2022 vous apporte son lot de joies, de belles surprises et vous offre les plus beaux cadeaux de l’existence : la bonne santé, l’espérance, la paix familiale, des relations fidèles en amour et en amitié ! »
 
 
De Françoise Durand - Présidente du magazine Rotary Mag et directrice de la publication:
« Santé, paix et prospérité !
Des souhaits que chaque homme, chaque femme forme pour soi et son entourage. Mais aussi des actions que les Rotariens entreprennent pour améliorer le monde qui les entoure. Ces mots sont les moteurs de l’action Rotarienne. L’équipe de Rotary Mag vous souhaite à tous d’excellentes fêtes, en famille et dans vos clubs. »
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MINUTE ROTARIENNE DU 2 DÉCEMBRE 2022
 
Afin de préparer les membres du club pour le meilleur accueil possible de notre Gouverneur de District, notre ami Gilbert nous a fait un point, lors de la minute rotarienne du 2 décembre 2022, sur la visite du Gouverneur. Il a précisé que le manuel de procédure nous donne quelques pistes en la matière :
La visite officielle du gouverneur permet de :
  • Faire part de ses difficultés
  • Encourager les Rotariens à participer aux actions
  • S’assurer que les documents statutaires du club sont en conformité avec les directives du Rotary
  • Reconnaître les contributions exceptionnelles de certains Rotariens du district
Le gouverneur a pour mission de visiter chaque club de son district. C’est même une obligation. Le club accueille le gouverneur pas son chef. A l’occasion de ses visites, le gouverneur essaye de mettre les clubs ensemble. Il doit au moins faire une visite à chaque club. A l’occasion d’une manifestation exceptionnelle, il peut aussi être invité.
 
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1. LES GRANDS MOMENTS DE LA VIE DE NOTRE CLUB
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Rencontre le mardi 14 décembre 2021avec le Gouverneur Dinesh et Lady Radha
 
Comité de club : rencontre entre le Gouverneur Dinesh et les jeunes Rotaractiens. Puis les membres du comité sont venus en soutien à notre Présidente Martine lors de la présentation des différentes commissions, des actions réalisées au cours du premier semestre et celles envisagées lors du second semestre.
Le Gouverneur nous a remercié pour nos actions, notre réactivité, notre adaptabilité à la situation difficile dans laquelle nous parvenons malgré tout à mener nos actions.
 
L’Assemblée interclub : elle s’est tenue en mode interclubs avec nos amis du clubs de Saint André. La rencontre s’est déroulée sur notre territoire (commune de Sainte Marie), au golf club de Beauséjour.
 
Notre Présidente Martine et les membres de notre club ont été heureux d’accueillir le Gouverneur Dinesh et sa Lady.
 
Notre Présidente a déclaré « la visite du Gouverneur a été un moment comme on les aime serein, plein de bientraitance, d’écoute, d’échanges sur les valeurs rotariennes. Nous étions dans un bel endroit avec une restauration de qualité. Une visite de Gouverneur est un moment important pour le club et nous avons été à la hauteur comme d’habitude ».
 
La photo souvenir avec Gouverneur Dinesh et Lady Radha
 
Notre ADG, Gérard Bourdin a adressé le message ci-après à notre Présidente :
 
« Chère présidente Martine
Le gouverneur Dinesh a été très heureux de visiter ton club. Il y a vu un club enthousiaste, généreux et bien intégré dans son secteur géographique. Sa sérénité et les actions nombreuses et efficaces ont montré combien le club est performant dans l’esprit rotarien. Merci à vous tous pour ce moment important et pour l’organisation parfaite. Bien à vous. Amitiés. ADG Gérard Bourdin »
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Assemblée du club à mi-année le jeudi 16 décembre 2021
 
Notre Présidente rappelle que cette fin d’année est caractérisée pour notre club par la venue du Gouverneur de District. « Dinesh Gajeelee est une personne très ouverte, très à l’écoute ».
 
« L’assemblée interclub avec le RC de Saint André a permis le rapprochement entre nos deux clubs ». Notre Présidente estime que nos deux clubs doivent se rapprocher pour faire des actions communes.
« Sur le bilan des actions réalisées, nous pouvons être fiers de nous. En effet, malgré un contexte difficile, nous sommes très réactifs. Nous sommes capables de réagir dans l’urgence et de nous fédérer pour agir ».
 
Neuf actions ont été réalisées au cours du premier semestre 2021
- Aide alimentaire à Bali
- Action interne de camaraderie
- Aide financière pour une mère en difficulté
- Collecte mon sang pour les autres au Cinépalmes 170 poches
- Stage dating Lycée Le Verger de Ste Marie
- Journée mondiale de lutte contre la Polio
- Noël en l’air des enfants
- Conférence médiathèque de Sainte Marie sur le Marronage
- Action professionnelle au Lycée Leconte de Lisle avec un axe très développé sur les grandes surfaces
 
Les actions programmées au second semestre ont été présentées
 
Les membres du club ont ensuite validé et désigné les candidatures des futurs dirigeants du club
PE 2022 2023 : Nathalie DANDRADE
PN 2023 2024 : Alain ARNAUD
PNN 2024 2025 : Jean-Marie RANGAMA – Elu à l’unanimité des présents et votants
La Présidente élue nous a présenté les membres de son futur bureau.
Trésorier : Vincent, trésorière adjointe : Sandra
Secrétaire : Alain, secrétaire adjointe : Laurence
Chef de protocole : Christine, protocole adjoint : Émile
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2. LES ÉVÉNEMENTS DU MOIS
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Noël en l'air, Edition 2021
 
Noël en l’air le 4 décembre 2021
 
C’est une action phare de notre club que nous prenons, chaque année, plaisir à préparer afin d’offrir aux enfants des milieux défavorisés de Sainte-Marie la possibilité de faire un survol de notre belle île et ainsi de la découvrir différemment. La sélection des enfants a été faite par le centre social de Sainte Marie, l’épicerie sociale et une association qui œuvre dans la politique de la ville. Cette action a bénéficié à une trentaine d’enfants.
Dans cette action, les membres du Rotaract Cœur du Nord, club filleul de notre club, sont associés. Durant toute la matinée, des animations et des jeux ont été proposées par les rotaractiens pour faire patienter les enfants.
Nous remercions l’aéroclub Roland Garros qui nous permet de réaliser le rêve de ces jeunes enfants. Le baptême de l’air s’est fait à travers plusieurs rotations de d’un appareil de quatre places.
Nous avons peut-être fait naître des vocations. Les yeux des enfants étaient plein d’étoiles.
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Matinée solidaire au centre social de la Rivière des Pluies (Sainte-Marie - La Réunion)
le 11 décembre 2021
 
Nous étions plusieurs membres du club autour de notre Présidente et de notre ami Alain, responsable de l’action, aux côtés des membres du centre social, pour accueillir les familles, une trentaine, pour leur offrir un pack contenant des viennoiseries, et un repas préparé par un traiteur. Les familles avaient aussi accès à un vestiaire et à des jouets pour les jeunes enfants. Il leur a également été remis un cadeau : un diffuseur d’huiles essentielles avec un petit flacon d’huiles essentielles.
Les familles ont été très sensibles à notre présence et à notre action en leur faveur. L’émotion était sensible entre les bénéficiaires et nous-mêmes.
 
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IPP Daniel en action 
Action professionnelle au lycée Leconte de Lisle le 14 décembre 2021
 
Nathalie, notre Présidente élue, est enseignante du BTS (brevet de technicien supérieur) en Management Commercial Opérationnel au lycée Leconte de Lisle (Saint-Denis). Elle nous a présenté un projet pédagogique qu’elle avait programmé avec ses étudiants, au cours de la semaine du 13 décembre au 17 décembre 2021et a sollicité la participation des membres du club. 50 étudiants sont concernés par ce projet.
C’est la deuxième action professionnelle du semestre. Deux amis du club : Daniel et Alain ont répondu favorablement à la demande de Nathalie et sont intervenus de 8:30 à 10:30, le 14 décembre, pour une présentation sur la grande distribution.
Nathalie nous a fait un retour de l’action. « Les étudiants ont beaucoup apprécié. La proviseure adjointe nous a félicité pour la qualité des intervenants. Faire rêver nos jeunes dans la construction de leur parcours professionnel est une belle action. Un grand merci. »
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Conférence à la médiathèque de Sainte Marie sur le Marronage
 
Aline Murin a présenté le marronage à La Réunion « Le marronnage s'inscrit dans notre histoire, dès 1663.
Des premières fuites des Malgaches de la première heure en passant par le marronnage des blancs sous la raideur militaire du Gouverneur Jacques de la Heure, dit La Hure aux traces de camps d'esclaves retrouvés dans les forêts de Tapcal, de Piton Rouge ou de Dimitile, notre histoire est en fait une histoire de marronnages ». Ce fut une conférence très appréciée par le public présent et qui a donné lieu à des échanges intéressants.
 
Aline MURIN

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3. MESSAGE DU PRESIDENT DU ROTARY INTERNATIONAL

« Chacun mérite de vivre longtemps et en bonne santé »
 
« Décembre est le mois de la prévention et du traitement des maladies. La pandémie a fait prendre conscience au monde du fardeau que représente la maladie, mais les membres du Rotary du monde entier combattent les maladies depuis des décennies. En fait, cette lutte est un de nos sept axes stratégiques.
 
En tant que membres du Rotary, nous sommes convaincus que la santé et le bien-être sont des droits humains — même si 400 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès aux soins de santé essentiels.
 
Le travail que nous accomplissons en ouvrant des dispensaires, des cliniques ophtalmologiques ou des banques du sang, sans parler de la construction d’infrastructures médicales dans des régions défavorisées,
découle d’une conviction que l’accès, la prévention et l’éducation sont les clés de l’enraiement d’épidémies mortelles qui frappent les plus vulnérables.
 
Le monde compte sur le Rotary pour relever de tels défis et montrer l’exemple. Durant la dernière décennie, du personnel médical et des fonctionnaires ont fourni des services de santé gratuits à 2,5 millions de personnes dans 10 pays durant les Journées de la santé familiale organisées par des membres du Rotary du monde entier.
 
Et bien sûr, notre effort pour éradiquer la polio est de loin le meilleur exemple de ce que peut accomplir la société civile en matière de santé.
Tout le monde mérite de vivre longtemps et en bonne santé. Lorsque vous Servez pour changer des vies, vos actions peuvent permettre d’allonger l’espérance de vie d’autrui. »
 
Shektar Mehta - décembre 2021
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3. La Commission de l'océan Indien

Les actions qui seront mises en place par la France en

2021-2022 en lien avec les autres états de la zone

Journée mondiale du tourisme :

Le tourisme durable comme moteur économique et rempart environnemental dans l’océan Indien

 
À l’occasion de la journée mondiale du tourisme, célébrée chaque 27 septembre, les territoires participant à l’Année bleue de l’océan Indien en 2021-2022 réaffirment leur engagement pour un tourisme durable dans cette région au haut potentiel touristique, afin de concilier développement économique et social et protection de l’environnement marin et littoral.
 
Ramassage de déchets sur les plages du Mozambique, sensibilisation sur les déchets plastiques en Tanzanie ou encore inauguration d’une salle dédiée à l’économie bleue au Musée national des Comores : les territoires côtiers de l’océan Indien occidental ont lancé des actions concrètes pour encourager le tourisme durable, dans le cadre du projet de l’Année bleue de l’océan Indien.
 
L’objectif est d’attirer des visiteurs, tout en les sensibilisant, ainsi que les communautés hôtes, à la protection des sites qu’ils admirent.
Le tourisme représente une part essentielle de l’activité économique des pays de l’océan Indien. L’industrie du tourisme et des voyages rapportait par exemple à l’archipel des Seychelles 21,2% de son PIB en 2017. S.E.
 
Marcel Escure, Ambassadeur français à la coopération régionale dans l’océan Indien, souligne la volonté de développer un tourisme durable : « un tourisme qui reste viable dans le temps, qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, qui répond aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l'environnement et des communautés d'accueil. »
 
« Point chaud » de biodiversité et offrant une diversité d’opportunités touristiques naturelles et historiques, le sud-ouest de l’océan Indien voit pourtant ses atouts se dégrader à cause du changement climatique, d’un développement côtier rapide, ou encore des aléas climatiques extrêmes.
 
Aujourd’hui, 80% des récifs des pays de la Commission de l’océan Indien sont menacés.
« En plus des conséquences environnementales considérables, la région perd l’un de ses grands avantages touristiques.
Les crises sanitaires, telles que le chikungunya, la dengue ou la Covid-19 montrent également la vulnérabilité des économies de la zone, qui comptent sur la venue des touristes
», précise M. l’Ambassadeur.
 
Face à ces défis, il s’agit d’ancrer le tourisme dans la durabilité et d’impliquer l’ensemble des acteurs de l’économie bleue pour permettre l'émergence et la diffusion de modèles touristiques vertueux plus respectueux des écosystèmes naturels et de la biodiversité marine et côtière, sobre en carbone et permettant un développement local inclusif et durable.
 
Rassemblant depuis 2010 les représentants des Offices de Tourisme et les autorités touristiques de l’océan Indien, l’association « Îles Vanille » vise par exemple à rassembler les destinations de la région afin de valoriser les atouts de plusieurs îles pour un développement touristique commun. Visiter plusieurs îles lors d’un même voyage diminue également les impacts environnementaux du tourisme, pour une meilleure préservation des écosystèmes.
 
« Le développement d’un tourisme durable est un atout considérable pour notre territoire. Il permettra de valoriser la richesse et la diversité de nos paysages et de créer des emplois locaux qualifiés. C’est aussi un vecteur d’attractivité et de rayonnement. Avec l’association des îles vanille, la Réunion est fière d’accueillir sur son sol une initiative qui fédère les offres touristiques régionales. » indique Jacques Billant, préfet de La Réunion.
 
L’implication des populations locales dans la prise de décision et la mise en place des politiques de développement du tourisme, la gestion intégrée des zones côtières, l’extension des aires marines protégées ou la priorité donnée à la conservation de la biodiversité font partie des solutions pour suivre la voie d’un tourisme durable et inclusif.
 
« Nous travaillons à renforcer la coopération régionale, par les organisations internationales et régionales et par des initiatives telles que l’Année bleue de l’océan Indien. La France a fait du renforcement de la coopération régionale en matière d’économie bleue, dont le tourisme durable, l’une de ses priorités durant sa Présidence de la Commission de l’océan Indien en 2021-2022. » ajoute M. Escure.

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4. A LA RENCONTRE DE NOTRE HISTOIRE

L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE A LA RÉUNION

 

Une histoire différente des colonies d’Amérique

Les îles françaises de l’océan Indien ont connu une voie vers la Liberté générale sensiblement différente de celle suivie par les colonies américaines : la Guadeloupe, Saint-Domingue et la Guyane ont connu de 1793-1794 à 1802 l’histoire tourmentée de l’abolition révolutionnaire de l’esclavage, imposée d’abord par l’insurrection victorieuse des esclaves de Saint-Domingue commencée fin août 1791.
 
La première abolition de l'esclavage n’est pas appliquée
 
La première abolition de l’esclavage, votée par la convention nationale le 16 pluviôse an II (4 février 1794), ne fut pas appliquée et l’esclavage y fut maintenu dans son intégralité pendant la période révolutionnaire. Les causes de cette non-application de la loi abolitionniste sont internes, propres au système esclavagiste de cette zone.
 
Les causes de cette non application
 
Le système plantationnaire était moins généralisé : il s’est mis en place au fil des premières décennies du 18e siècle, sur des domaines de taille modeste, même si de grandes habitations se sont lentement développées. Ainsi, la concentration des terres et par conséquent des esclaves mis au travail a-t-elle été moindre. Le sucre, dont la culture intensive a toujours été intrinsèquement liée à l’essor de l’esclavage de masse, a connu un essor relativement tardif au profit du café.
 
Entre le début du 19e siècle et l’abolition française de 1848, le monde colonial de l’océan Indien a connu deux mutations majeures qui ont profondément marqué les pratiques esclavagistes.
 
D’abord ce fut l’interdiction de la traite négrière : d’abord imposée par l’Angleterre en 1807, puis étendue à toutes les puissances présentes par un Acte additionnel au Congrès de Vienne en 1815 : la Réunion, désormais seule colonie française de la région, ne pouvait ignorer cette nouvelle donne. L’importation de nouveaux esclaves ne pouvait être que « clandestine », et illégale au regard du droit international, même si elle a pu longtemps se poursuivre.
Ensuite, seconde mutation majeure, l’Angleterre prononça l’abolition de l’esclavage dans ses colonies en 1833. L’océan Indien colonial d’alors étant entièrement britannique, la Réunion restait ainsi seule terre esclavagiste dans la zone.
 
A la Réunion le processus de « sortie » de l’esclavage est resté dans le cadre prévu par le Gouvernement provisoire
 
Joseph Napoléon Sarda, dit Sarda-Garriga, a été nommé « Commissaire général de la République » pour la Réunion avec pour mission explicite de mettre en application le décret du 27 avril 1848, abolissant immédiatement l’esclavage dans toutes les colonies françaises.
 
Il arriva, après un long périple, dans l’île le 13 octobre. A cette date l’abolition était déjà appliquée dans les colonies américaines. Malgré les pressions des colons qui demandèrent un sursis de quelques mois, Sarda-Garriga appliqua à la lettre ses instructions : il promulgua le décret le 18 octobre, applicable deux mois plus tard, conformément aux instructions officielles. Ce délai sera scrupuleusement respecté, aucune abolition anticipée ne sera auto-proclamée sur l’île ; la mise en place d’une nouvelle législation du travail sera esquissée, prévoyant l’obligation d’un contrat de travail pour les « nouveaux libres », liant le maître et « l’engagé ». C’était prévenir les risques de désorganisation de la production, notamment sucrière, par la désertion des anciens esclaves brusquement proclamés « libres ».
 
20 décembre 1848 proclamation solennelle
 
Le délai de deux mois achevé, Sarda-Garriga mit en application l’abolition générale de l’esclavage le 20 décembre 1848 par une proclamation solennelle, commencée par cette phrase : « Mes amis, les décrets de la République française sont exécutés : vous êtes libres. Tous égaux devant la loi, vous n’avez autour de vous que des frères. La liberté, vous le savez, vous impose des obligations. Soyez dignes d’elle, en montrant à la France et au monde qu’elle est inséparable de l’ordre et du travail … » Ainsi l’ordre légal fut-il respecté jusqu’au dernier moment, aucune abolition anticipée n’ayant été proclamée. Les structures profondes de la société coloniale n’avaient pas ouvert la voie à une issue insurrectionnelle.

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5. CONFERENCE VIRTUELLE

LA CULTURE DE LA CANNE À SUCRE À LA RÉUNION

La Nouvelle Guinée, le berceau de la canne à sucre
 
Ce pays, deuxième île du monde par la taille, située dans l’océan Pacifique, est considéré comme le berceau de la canne à sucre et l’endroit, où à l’aube de la civilisation, elle a été cultivée pour la première fois. C’est là que son incroyable voyage en direction de l’ouest, à travers la plupart des pays tropicaux et subtropicaux du globe, a commencé.
 
L’histoire de la canne à sucre réunionnaise
 
À La Réunion, la canne à sucre a fait son apparition en 1663. À l’époque, les colons s’en servaient pour fabriquer un alcool artisanal que l’on appelait la « traque » ou le « flagourin ». De même, la canne à sucre était utilisée comme fourrage pour le bétail. De 1810 à 1815, l’occupation anglaise de La Réunion fut très profitable à cette industrie sucrière. En effet, les troupes britanniques développèrent considérablement les cultures de canne à sucre.
 
Néanmoins, jusqu’en 1848, la première culture d’exportation réunionnaise était encore le café. L’essor de la canne se fit à partir des années 1850, notamment grâce à l’arrivée de nombreux travailleurs immigrés. Le XIXe siècle marqua alors l’apogée des cultures de cannes à La Réunion. Cependant, l’abolition de l’esclavage ainsi que le déploiement de l’industrie betteravière en France marquèrent un réel tournant dans son histoire, faisant passer La Réunion de la prospérité à la crise financière. Aujourd’hui, la production de sucre réunionnais est soutenue par les Européens et tend à se stabiliser.
 
L’industrie sucrière sur l’île
 
Ce n’est qu’en 1785 qu’est construite la première usine sucrière, mais il faut attendre 1815 pour que la production de sucre devienne une véritable industrie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
C’est en 1816 que sera créée l’usine sucrière du Gol et l’année suivante celle de Bois-Rouge. Au cours du 19ème siècle, les sucreries étaient nombreuses : on en a compté plus de 200 dans l’île, pour une production de 60 000 tonnes de sucre.
 
Au fil des années, du contexte politique et économique, des innovations et des restructurations, l’industrie sucrière s’est concentrée petit à petit :
  • 1860 : crise sucrière
  • 1935 : 14 usines dans l’île
  • 1946 : 12 usines

Aujourd’hui on compte deux usines, de part et d’autre de La Réunion, produisant en moyenne 210 000 tonnes de sucre par an.
 
Les rendements de canne à sucre à la Réunion
 
Au milieu du XXe siècle, à la Réunion, la production agricole était en moyenne de 2 tonnes de sucre par hectare. En effet, lors de la première moitié du XXe siècle, les Réunionnais cultivaient avant tout des cannes « nobles », réputées pour leur grosse tige et leur jus très sucré. Cependant, ils remarquèrent rapidement que cette canne à sucre était aussi plus sensible aux maladies et aux nuisibles
 
Dès 1950, de nouvelles cannes à sucre hybrides firent leur apparition sur l’île, permettant d’augmenter les rendements jusqu’à 4 à 5 tonnes de sucre par hectare.Aujourd’hui, les progrès techniques et les recherches menées pour déployer de nouvelles formes de canne à sucre permettent encore d’augmenter ce rendement. Actuellement, il atteint les 7,5 tonnes de sucre par hectare.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première industrie agro-alimentaire de l’île
 
La filière canne-sucre représente la première source de revenus à l’exportation après le tourisme. La canne à sucre, si elle est une culture d’hier et d’aujourd’hui, est aussi une filière d’avenir.
 
La qualité du sucre réunionnais se mesure par la diversité de son usage. Sucre roux ou sucre blanc, savoureux et étonnants, les dérivés de la canne à sucre sont nombreux : rhums millésimés, sirops, cocktails… Ces produits issus du sucre trouvent leur place en cuisine, notamment en pâtisserie, sur les plus belles tables traditionnelles ou gastronomiques de La Réunion ou de France métropolitaine.
 
Deux vitrines bénéficient à la filière sucre à La Réunion : la sucrerie de Bois Rouge et la sucrerie du Gol
 
Chaque année, pendant la campagne qui s’étend de juillet à décembre, la sucrerie de Bois-Rouge et la Distillerie de Savanna (hors campagne sucrière : de janvier à fin juin) ouvrent leurs portes au public, curieux de découvrir :
  • Le site de Bois Rouge et toute la magie de la fabrication des sucres ;
  • La distillerie de Savannah et les mystères de l’élaboration des rhums ;
  • Eurocanne, la commercialisation des sucres et l’export vers la France métropolitaine ;
  • La centrale thermique de Bois-Rouge pour la production d’électricité.
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Bulletinière Evelyne DAIRIEN
Conception, mise en page : Serge LEE-CHING-KEN